Partenaire incontournable de la réinsertion professionnelle des personnes momentanément à l’aide sociale, l’agence trt offre une passerelle sûre entre le monde institutionnel et celui des entreprises.

Quelles sont les particularités de l’agence trt en tant qu’agence de placement ?
Mathieu Grivel (MG) : Nous privilégions le partenariat avec d’autres agences plutôt que la concurrence. Nous nous concentrons sur les bénéficiaires de l’aide sociale, en leur offrant des solutions adaptées à leur profil. L’idée est de parler le même langage que les recruteurs pour mieux les intégrer en entreprise.
Jessica Chauvet (JC) : Nous ne mettons pas en avant le côté social, mais les compétences du candidat. Nous collaborons avec d’autres agences et leur proposons même nos candidats, en veillant à leur offrir des opportunités rapides.
MG : Nous utilisons nos autorisations de placement, en tant qu’agence, pour démêler une situation et pour permettre à la personne de se faire engager, à la suite d’un stage d’insertion, au moins en temporaire si ce n’est pas le bon moment en termes de budget pour l’entreprise.
JC : La différence majeure est que nous partons des compétences du candidat et cherchons l’entreprise qui pourrait en bénéficier, contrairement aux agences traditionnelles qui cherchent le candidat pour un profil déjà défini par l’entreprise.
MG : Nous nous focalisons sur les candidats, tandis que d’autres agences sont centrées sur l’entreprise. Nous utilisons divers moyens, y compris les réseaux et les annonces, pour trouver des opportunités.
Combien de personnes passent par votre agence chaque année et sur quels critères sont-elles choisies ?
MG : Nous accompagnons 600 personnes issues de l’aide sociale par an. L’attitude est déterminante pour leur sélection. Même ceux considérés comme étant éloignés de l’emploi peuvent être de bons candidats s’ils sont motivés.
JC : Un candidat qui vient d’arriver à l’aide sociale peut avoir des problématiques sociales à régler avant de pouvoir se mobiliser pour l’emploi.
MG : Ce sont les conseillers en insertion professionnelle et les assistants sociaux qui sont attentifs à accélérer les démarches lorsqu’ils estiment les personnes prêtes à tenter l’expérience trt.
Quel est le taux de réussite ?
JC : Le taux de reclassement est de 45 à 50 %. Dans ces statistiques, on ne compte que les personnes ayant décroché au moins un 50 % avec un contrat à durée déterminée (CDD) de plus de 6 mois ou un contrat à durée indéterminée (CDI). Dans les autres 50 %, il y a tout de même des situations intéressantes, par exemple des CDD de quelques mois ou des stages qui sont autant d’expériences pouvant figurer à nouveau sur un CV. Pour une personne qui n’avait plus travaillé depuis 10 ans, un CDD de 2 mois à temps plein reste une énorme avancée et entrouvre de nouvelles portes.
MG : Nous comptabilisons uniquement les réinsertions pérennes dans nos statistiques.
Y a-t-il beaucoup de personnes qui arrêtent en cours de mesure ?
De moins en moins. Cela peut être pour des raisons sociales, indépendantes de la volonté du candidat. La plus grande problématique concerne les gardes d’enfants.
Récemment, nous avons eu une dame qui devait commencer à travailler à 6h du matin. Mais à cette heure-là, il n’a pas été possible de trouver une solution de garde.
MG : Il arrive également que l’on constate la nécessité pour le candidat de suivre une petite formation ou d’effectuer un stage. En général, ce sont les entreprises qui nous donnent ce feedback. À ce moment-là, le service d'insertion professionnelle peut intervenir pour proposer une mesure complémentaire.
Quels sont les ingrédients de votre réussite ?
JC : La motivation des candidats. Il y a également ces contacts que nous entretenons avec les entreprises, au travers desquels nous présentons des candidats que nous connaissons bien, dont nous pouvons parler avec justesse.
MG : On dit que l’âge n’est pas un frein… on n’est pas naïf non plus, mais il n’empêche que toutes les populations que nous accompagnons ont un frein (que ce soit la langue, le fait d’être considéré comme trop âgé ou trop jeune, d’être issu de la migration, etc.). Mais elles ont pourtant le même ratio de réussite ! C’est pour cela qu’il est si important pour nous de parler avec l’entreprise et de leur expliquer ce qu’ils ont à gagner à engager la personne. On doit faciliter le contact et défendre le dossier.
À quelle fréquence recevez-vous les candidats ?
MG : En général, une fois par semaine ou tous les 10 jours. Dans l’intervalle, ils ont des démarches à entreprendre et ils peuvent bien entendu nous solliciter à tout moment pour toute aide qu’ils jugent nécessaire.
En quoi le monde des entreprises peut-il être intéressé par les candidats de trt ?
JC : Les entreprises recherchent avant tout des compétences. Nous connaissons bien nos candidats et pouvons garantir leur potentiel, leur disponibilité et leur aptitude à occuper un poste rapidement. On peut organiser une journée d’essai, une semaine voire un mois d’essai pour convaincre. Ce sont des conditions très confortables pour les entreprises.
MG : Les aides financières comme les allocations de retour en emploi (ARE) peuvent être intéressantes si un complément de formation est nécessaire. Mais la véritable valeur réside dans les compétences des candidats.
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*Cet article est extrait du N°1 du journal de l'Hospice général, Les uns & les autres. Pour lire le numéro en entier, cliquez ici.