Avec les plateaux d'hébergement collectif (PHC) d’Eugène-Lance, de Cointrin et des Artisans (Meyrin), celui de Terrassière est le 4e à avoir ouvert ses portes. Les plateaux d’hébergement collectif sont à l'origine des bureaux qui ont été transformés en logements temporaires.
89 places en plein centre-ville
Ouvert en décembre 2022, le PHC de Terrassière occupe les anciens locaux d’une société informatique. Il est réparti sur deux étages (le rez-de-chaussée et le premier) et s’étend sur une superficie de plus de 1500 mètres carrés.
Situé en plein centre-ville, il dispose de 29 chambres pouvant accueillir chacune entre 2 et 6 personnes suivant leur superficie, soit 89 résident-es en tout. A l’heure actuelle, le plateau est presque complet, occupé en majorité par des hommes seuls.
Les zones communes (cuisines, réfectoires, salles de jeux, salles silence, etc.) sont par ailleurs nombreuses et spacieuses. Elles ont été aménagées de sorte à être accueillantes. Des fauteuils ont ainsi été installés dans les coins, des plantes vertes ornent les murs et la salle de jeux du rez-de-chaussée sera bientôt égayée par des fresques murales. Dans un futur proche, des projections de film destinées aux enfants et aux adultes y seront organisées une à deux fois par mois. Il est également prévu d’utiliser l’espace pour des cours de yoga. Cerise sur le gâteau : l’entente avec les voisins – pour la plupart des employé-es de bureau – est franchement bonne !
Un hébergement mixte
A l’origine destiné aux détenteur-trices d’un permis S, autrement dit des ressortissant-es ukrainien-nes, le PHC accueille en définitive des personnes d’origines diverses. La raison : l’afflux sans précédent de requérant-es d’asile. La plupart des résident-es de Terrassière viennent d’Ukraine mais aussi d’Afghanistan, de Turquie et du Burundi. Et, aux dires de l’équipe sociale du lieu, la cohabitation se passe bien : «Certains craignaient qu’il y ait des conflits entre les différentes communautés mais c’est plutôt le contraire.» Timothée, membre de l’équipe : «Une résidente ukrainienne m’a dit qu’elle était ravie de ce mélange.» Mikdat, un autre résident, abonde : «Nous sommes Turcs et certains d’entre nous partagent leur chambre avec des Kurdes. Cela se passe très bien. Le plus important, c’est d’avoir des personnalités compatibles pour pouvoir cohabiter.»
L’équipe sociale
Sur place, l’équipe est composée d’Aline, Başak et Timothée (tous trois assistants sociaux en intervention collective), de Sefouane qui officie en tant qu’intendant social, et de Thomas, le coordinateur du site.
Un petit-déjeuner organisé par des résidents turcs
En ce mercredi 25 janvier, des résidents turcs ont préparé un petit-déjeuner traditionnel pour remercier l’équipe sociale de son engagement et partager un pan de leur culture. Başak, travailleuse sociale turcophone («la superwoman des PHC» comme l’appelle affectueusement sa collègue Aline), se charge de la traduction lorsque cela est nécessaire. Enes, Şahin, Mikdat et Murat ne sont en effet en Suisse que depuis quelques mois. Et s’ils mettent les bouchées doubles pour apprendre le français, le chemin est encore long. Les quatre hommes se sont rencontrés à Genève et se sont immédiatement liés d’amitié : «Jour après jour, on se sent même comme une famille.» explique simplement Enes. Les quatre hommes espèrent un jour pouvoir rentrer au pays mais ont aussi à cœur de s’intégrer et d’apprendre rapidement le français. Entre leurs cours de langue, ils vont ainsi souvent nager à la piscine des Vernets ou se promènent en Vieille-Ville ou au parc des Bastions. Une intégration qui se fait pas à pas.