Depuis le lundi 29 avril, les ColiShops, gérés par les Colis du Cœur, sont ouverts à Carouge et aux Charmilles. Ces épiceries solidaires remplacent la distribution de cabas alimentaires. Désormais, chaque personne disposant d’un bon (carte avec un QR code distribuée par une institution sociale) peut venir une fois par semaine choisir dans l’assortiment proposé des produits pour une valeur totale de CHF 16.- par personne.
Régulièrement, l’Hospice général y est présent pour des permanences d’information sociale. Ce lundi 6 mai, deux collaboratrices sont sur place pour répondre et orienter les personnes. « Les gens ne savent souvent pas où s’adresser. Ils posent des questions vraiment concrètes et cherchent des renseignements généraux. Par exemple, comment suivre un cours de français ou obtenir un bon pour les Colis du Cœur », explique l'une d'entre elles.
Cette présence est non seulement utile mais se révèle également une expérience enrichissante pour les collaboratrices. La première raconte : « on se sent utile différemment et cela apporte pas mal de satisfactions. C’est une aide très concrète ». La seconde renchérit : « ces permanences nous permettent de voir un peu le côté terrain, de découvrir autre chose et de créer des liens avec des collègues d’autres associations présentes. »
Cependant, en raison du nombre d’ouvertures des ColiShops, l’Hospice général ne peut assurer des permanences lors de chaque distribution. Il a donc été décidé que l’institution serait présente les lundis aux Charmilles et les mardis à Blavignac.
Charlemagne Hernandez: “Il faut que ces distributions continuent!”
L’un des visages-phares des nouvelles épiceries Colishop, c’est Charlemagne Hernandez. Responsable opérationnel, sécurité et commandes, ainsi que coordinateur de sites pour les Colis du Cœur, il était également présent lors des toutes premières distributions de cabas en plein COVID-19 avec l’association la Caravane de la Solidarité Genève, dont il est aujourd’hui le Président !
Ce lundi 6 mai, Charlemagne court dans tous les sens, en essayant de régler tous les soucis rencontrés par les bénévoles ou les bénéficiaires. Il faut dire que la nouvelle organisation - qui a débuté il y a à peine une semaine - doit se mettre en place. La file d’attente est longue, principalement car les gens sélectionnent désormais leurs produits à travers différents stands, changement principal de cette nouvelle formule.
Le choix : une composante essentielle
« Les sacs avaient une portée humanitaire et étaient cohérents dans un contexte d’urgence tel que celui du COVID-19. Maintenant que cette distribution se maintient dans le temps, les gens doivent pouvoir sélectionner ce qu’ils mangent, cela fait partie de leur dignité humaine et ils savent très bien comment nourrir leur famille », explique Charlemagne. Cela permettra aussi de lutter contre le gaspillage lorsque certains n’utilisaient pas certains produits reçus automatiquement dans leur cabas
Un système qui doit perdurer
Lorsqu’on demande à Charlemagne le type de problématiques qu’il rencontre désormais, il parle immédiatement de la pérennité de ces distributions : « il faut que cela continue ! Après tout, le droit à l’alimentation est inscrit dans la Constitution », remarque le responsable en souriant, avant de compléter : « nous n’avons à disposition que des locaux éphémères, comme cet ancien bureau de poste où nous nous trouvons. Il est nécessaire que nous puissions occuper des lieux pérennes. »
Autre souci de taille à maintenir dans le temps : des bénévoles en suffisance. Rien que pour ce lieu aux Charmilles, il en faudrait 21 pour chaque plage horaire du lundi au jeudi. Ils étaient 13 pour cet après-midi.
Ces distributions ont été mises sur pied avec l’aide de spécialistes de la nutrition et de la Haute école de Santé. Elles bénéficient de donations de la Fondation Partage, de l’Union Maraîchère de Genève, et une partie est achetée auprès de distributeurs comme la Migros.