Les rêves ont la vie dure (série)
Les baby-boomers s’apprêtent à constituer la nouvelle génération de retraités, débarquant avec leur jeunesse exaltée de mai 68 et une carrière professionnelle menée par des « battants» comme les ont qualifiés les sociologues du travail. Quelle retraite rêvent-ils de vivre ? En indépendants avec leur pouvoir d’achat ? A recréer des liens sociaux avant que leur entourage ne s’éparpille ? A œuvrer pour la communauté ?
Un Forum ouvert est organisé au CAD les 11 et 12 octobre où divers ateliers de réflexion ouverts à toute la génération née entre 1947 et 1957 va développer des pistes pour « mieux vivre ensemble, le plus longtemps possible ». Ses conclusions seront transmises aux autorités.
Venez nombreux.
Pascale Byrne-Sutton
Docteure en droit et ex-haut fonctionnaire de l’Etat de Genève, a pris une retraite anticipée il y a près de 2 ans.
Quels rêves de jeunesse sont restés immuables ?
Ma mère disait que, dans la vie, il est fondamental d’avoir « un bon travail ». Elle m’a beaucoup marquée. Mon désir était d’être active dans un domaine social où je pourrais aider les autres tout en gagnant ma vie.
Donc pas de rêves mais des objectifs ?
Oui. Initialement, c’est la protection de l’enfance qui m’intéressait. J’envisageais trois voies possibles pour mes études : le travail social, la psychologie ou le droit. C’est ce dernier chemin que j’ai choisi en mettant alors l’accent sur le droit du travail et la sécurité sociale.
J’ai collaboré durant 20 ans à l’Office cantonal de l’inspection et des relations du travail (OCIRT) avant d’occuper un poste de secrétaire générale adjointe en charge de la migration. Après une année sabbatique en Espagne en famille, je suis revenue pour occuper un poste passionnant couvrant tous les domaines qui m’intéressaient, celui de directrice générale de l’Office cantonal de la jeunesse. J’ai ensuite travaillé à la Chancellerie où j’ai rédigé des avis de droit pour le Conseil d’Etat, avant d’être élue Préposée cantonale adjointe à la Protection des données et à la transparence. Ce dernier poste m’a comblée en ce sens qu’il me permettait de faire la synthèse de toute l’expérience acquise antérieurement. Je me rends compte aujourd’hui combien ma carrière professionnelle a été riche, et, a posteriori, que toutes ces années au sein de l’administration publique genevoise furent la réalisation d’un rêve au service de l’Etat et des autres.
Maintenant que la retraite est là, que les rêves ne sont plus cachés par le travail, qu’en est-il ?
Mes activités continuent à me passionner, en particulier mon nouveau métier de médiatrice indépendante (Cabinet « accords ») ainsi que mon engagement en faveur des enfants auprès d’ATD Quart Monde, un mouvement qui milite pour le respect des droits de l’homme et la dignité des plus démunis, dont j’ai présidé le mouvement suisse pendant cinq ans.