Le Centre de réadaptation des rapaces (CRR) est en ébullition: «Ce matin, nous devons recevoir 20 animaux ! Et rien que le mois passé, nous en avons accueilli plus de 200», explique entre deux portes Ludovic Bourqui, directeur du centre.
La mission du CRR: accueillir, soigner puis relâcher les rapaces. Au fil du temps, l’objectif s’est étendu et diversifié. Aujourd’hui, toute la faune sauvage (faucons, écureuils, passereaux, etc.) amenée par des particuliers, des associations animalières ou des institutions est recueillie. «Nous commençons à être connus, et sommes en quelque sorte victimes de notre succès», raconte Ludovic en souriant. Les 70 volières installées dans l’immense verger de Bardonnex sont les plus grandes de Suisse romande. Du coup, les animaux proviennent de partout, comme de la Chaux-de-Fonds ce jour-là.
Jean-Daniel & Nora
Le revers de la médaille, c’est que ce centre - financé uniquement par des dons - se retrouve en sous-effectif pour répondre à ces besoins croissants. Composé pour l’essentiel de bénévoles et de personnes que nous soutenons en ADR (activité de réinsertion), le centre manque cruellement de monde pour mener à bien son but indispensable: préserver la faune sauvage. Nous avons rencontré deux passionnés.
Jean-Daniel, en ADR depuis 2 mois
Passionné depuis toujours par le monde sauvage, Jean-Daniel est comme un poisson dans l’eau au Centre de réadaptation des rapaces. Véritable encyclopédie vivante, il connaît tout sur les rapaces et autres espèces sauvages du centre. On jurerait qu’il y a passé toute sa carrière. Pourtant, cet ancien postier n’a jamais exercé dans ce domaine hormis lors de son temps libre.
Cet amour pour la faune sauvage, il le vit à travers son objectif en photographiant les bêtes. Une relation passive, et «c’est très bien comme ça», explique celui-ci. Il a en effet à cœur de préserver cette faune sauvage, et il faut bien qu’elle le reste! Jean-Daniel aime ce rapport aux animaux authentique, simple et fascinant. Un poisson dans l’eau, on vous dit.
Nora, le « bras droit » du centre
Nora a commencé à travailler au CRR il y a 4 ans. Elle a vu son ADR se prolonger, car elle effectue en parallèle une formation d’auxiliaire en santé animale et son activité est validée comme stage par son école.
«Avec le temps, Nora est devenue mon bras droit,» s’exclame Ludovic Bourqui. C’est au CRR qu’elle a découvert les rapaces dont elle décrit avec enthousiasme les caractéristiques, préférences ou sensibilités; mais Nora a toujours été une mordue du monde sauvage. C’est en sauvant 4 chatons abandonnés lors de son adolescence qu’elle a acquis la certitude de «vouloir travailler avec les animaux.»
Elle va terminer sa formation cet été. Ensuite? Des discussions sont engagées avec une fondation pour financer un poste au CRR mais rien n’est encore acquis. Si cela ne marche pas, elle se tournera vers d’autres animaux, de compagnie ceux-là, car Nora a également suivi un module chenil qui lui permettrait de prendre soins de nos amis canins.
Voir aussi:
- Benoît, retour à la ferme
- Sébastien, bénévole à SOS chats
- Katia, un visage accueillant à la Clairière