A l’exception de la jeune Valentine, tous les bénéficiaires présents ce jour-là à l’atelier de gestion administrative ont été envoyés par leur assistant-e social-e, un atelier organisé au Bouchet par l’unité actions pour l’information, la prévention et l’intégration (AIPI).
Lorsque les problèmes s’accumulent, la paperasse que l’on reçoit a une fâcheuse tendance à enfler et face à cette avalanche de courriers qui rappellent leurs difficultés, certaines personnes perdent pied. « Je ne suis pas organisée, je ne sais pas par où commencer, cela m’angoisse. », déclare Maria, une participante. Chez Elsa, « Cela déborde, les papiers de l’année ne sont pas classés et cela casse la tête. ».
Coordinatrice AIPI, Martine est bien consciente de l’anxiété que peut générer la gestion administrative. L’atelier qu’elle propose est constitué d’une partie théorique et d’une mise en pratique, mais avant cela, elle offre un espace de parole permettant aux participants d’exprimer, à partir d’images, leurs sentiments ou émotions face aux difficultés rencontrées.
Viennent ensuite des informations plus générales : les avantages de s’organiser, le type de documents que l’on reçoit, la durée de conservation des documents à respecter, etc. Enfin, elle présente le matériel facilitant la tâche et un système de classement. Elle n’hésite pas non plus à délivrer des astuces, des conseils et des adresses utiles. Elle souligne surtout qu’il existe de nombreuses structures à même d’aider tout un chacun pour des questions spécifiques (remplissage de la déclaration d’impôts, gestion de son budget, endettement, etc.) et que surtout, il ne faut pas rester seul-e face à ses difficultés.
« Vous pouvez venir avec une valise de papiers si vous voulez et je ne rigole pas. »
Il s’agira de passer à la pratique lors de la deuxième partie de l’atelier, la semaine suivante, et d’amener ses papiers*. Martine insiste : « Vous pouvez venir avec une valise de papiers si vous voulez et je ne rigole pas. ». Elle a remis à chaque participant-e deux classeurs avec des répertoires détaillés pour qu’ils commencent déjà à travailler un peu à la maison. « Cela donne envie ! », s’exclame Elsa, toujours positive, en les découvrant.
« C’est un soulagement d’être aidé, je me sentais très seul et j’avais peur d’être jugé. Je me sens déjà plus léger. »
La semaine suivante, ils sont tous revenus, même Juliana qui ne se sentait pas bien et avait quitté la salle avant l’heure la semaine précédente, malgré les encouragements d’Elsa. Il s’agit alors de mettre en pratique l’enseignement reçu et les participants ont donc pris avec eux leurs papiers. Chacun travaille tranquillement et interpelle Martine en cas de doute. Jérémiah, qui a connu des problèmes de logement, déménagé à de nombreuses reprises et entreposé ses papiers à droite et à gauche, a profité d’une insomnie pour bien avancer dans son classement. « C’est un soulagement d’être aidé, je me sentais très seul et j’avais peur d’être jugé. Je me sens déjà plus léger. ». Elsa, qui a longtemps travaillé sur les marchés, a divorcé et eu un grave accident de la route, circonstances qui ont généré beaucoup de factures et de documents. « Je n’ai jamais eu autant de papiers de ma vie, mais apprendre à les gérer, c’est pas mal ! », déclare-t-elle.
L’atelier est prévu sur deux après-midis, mais les personnes sont libres de revenir autant qu’elles le souhaitent à la partie pratique. Martine raconte : « Un monsieur est venu pendant six mois, avec chaque fois de nouveaux cabas remplis de papiers jusqu’à ce qu’il ait tout classé. ».
L’atelier de gestion administrative est gratuit et ouvert à toute personne, qu’elle soit suivie par l’Hospice général ou non. Contact : Actions_IPI@hospicegeneral.ch.
* Afin que les participant-es puissent se mettre à la pratique dès que possible, ils sont invités à amener leurs papiers dès la première séance.