"Foyer visible": un journal TV pour mettre en lumière le quotidien des requérant-es d’asile

Javier, requérant d’asile d’origine colombienne, réalise chaque mois un journal télévisé pour parler de la vie des requérant-es d’asile dans les centres d’hébergement collectifs. Son but : les rendre visibles pour limiter les préjugés dont elles et ils font parfois l’objet et mettre en avant leurs efforts d’intégration. Entretien.

D’où vous est venu l’idée de « Foyer visible » ?
Dans mon pays, j’étais journaliste et réalisateur de documentaires. Lors de mon arrivée au centre d’hébergement collectif d’Anières, j’ai commencé par filmer tout ce qui se passait de façon informelle. J’ai ainsi réalisé que la vie - très riche - du centre et les activités des requérant-es d’asile restent relativement inconnues pour la population genevoise. Or cette méconnaissance peut renforcer les préjugés que certain-es peuvent avoir sur les résident-es. C’est ainsi que j’ai eu l’idée de créer "Foyer visible", un journal télé comportant chaque mois quatre sujets diffusés sur Youtube. Outre le fait d’avoir davantage de visibilité, l’idée est également de montrer tout ce que les personnes migrantes font pour s’intégrer.

Comment trouvez-vous vos sujets ?
J’ai souhaité aller au-delà du centre d’Anières. J’ai donc parlé de mon projet à l'assistante sociale du centre d’hébergement collectif d’Anières qui m’a tout de suite soutenu et encouragé. Elle a contacté des collègues de différents lieux et celles et ceux de Rigot, de la Seymaz et de Presinge ont répondu et me transmettent désormais leurs actualités. Je choisis les quatre sujets du mois parmi celles-ci. Chaque samedi, un reportage est mis en ligne sur notre plateforme Youtube et à la fin du mois, le journal complet est projeté sur grand écran à Anières en présence d’invité-es (résident-es, bénévoles, partenaires…).

Rencontrez-vous certaines difficultés ou obstacles ?
Le plus difficile est justement d’obtenir de la visibilité ! Les épisodes sont diffusés sur Youtube et accessibles en libre accès, il y a une page Facebook et un compte Instagram, mais ce n’est pas évident de développer cette partie-là dont je ne suis pas expert.

Sinon, au niveau du contenu, nous faisons systématiquement un portrait d’un-e requérant-e d’asile. J’ai remarqué qu’il était délicat pour ces personnes de raconter leur histoire personnelle souvent semée d’embûches.

Comment imaginez-vous la suite ?
Jusqu’ici, mon épouse jouait le rôle de la présentatrice sur un plateau fictif. Nous allons dorénavant réaliser cette partie sur le terrain, lors des reportages. Nous imaginons aussi la possibilité d’une diffusion en direct.

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