Le week-end dernier a eu lieu la 27ème édition des Journées européennes du Patrimoine (JEP) en Suisse romande. L’occasion pour les visiteurs et visiteuses de découvrir leur territoire sur le thème de la verticalité et pour des personnes issues de la migration d’intégrer l’équipe de bénévoles gravitant autour de la manifestation. Retour sur ces deux jours de visite.
Originaires de Syrie, d’Afghanistan ou encore de Géorgie, 8 bénéficiaires de notre institution ont donné de leur temps pour les JEP. Leur rôle : encadrer les visites dans un contexte particulier, celui du Covid-19. Concrètement, ils et elles ont accueilli les visiteurs, vérifié les inscriptions, désinfecté de nombreuses mains et veillé au respect du port du masque.
Said, né en Iran mais originaire d’Afghanistan, est arrivé en Suisse il y a presque 5 ans. Actuellement à la recherche d’un apprentissage, il avait du temps à disposition. Avec Mona, architecte syrienne, il a été affecté aux visites du parc Barton centrées sur les séquoias géants. Le public étant très nombreux en ce samedi matin, deux groupes sont constitués. Mona encadre le premier et Said se charge du second. Nous suivons Said.
S’il profite de ces visites pour améliorer ses connaissances linguistiques, « c’est comme un cours de français à ciel ouvert » confie-t-il, son objectif était autre : « Je me suis porté volontaire pour être utile, rendre service à la communauté. »
C’est aussi le cas de Zahra et Sakhi qui s’occupent des visites « Tours et détours » en vieille ville. Zahra est originaire du Pakistan tandis que Sakhi vient d’Afghanistan. Le hasard a bien fait les choses en les réunissant puisqu’ils se connaissent depuis plusieurs années et sont même très bons amis.
Tous deux conversent ensemble en ourdou et en farsi mais ont également un bon niveau de français. C’est avec enthousiasme qu’il et elle nous font part de leurs nouvelles connaissances : j’ai appris de nouveaux mots comme « faillir », « démolir » ou encore « plume » sourit Zahra. Et Sakhi d’ajouter : « j’ai souvent visité la vieillie ville avec mes amis mais j’ai appris plein de nouvelles choses sur Genève aujourd’hui. »
Lors de ces « Tours et détours », on apprend ainsi qu’un grand nombre de bâtiments a été surélevé au 16ème siècle pour accueillir les protestants qui affluaient alors à Genève. Joli clin d’œil pour cette visite encadrée par deux personnes réfugiées.
Côté organisateurs, le son de cloche est également positif. Sylvie Bavaud, secrétaire à la conservation du patrimoine (Ville de Genève) déclare ainsi : « Je trouve que cette nouvelle collaboration est une super idée car on a toujours besoin de renfort. En plus, ça se passe bien avec les bénévoles de l’Hospice général. »