En septembre, Fatiha Kheddaoui, artiste d’origine algérienne qui vit à Hawaï, s’est rendue dans plusieurs de nos centres pour personnes migrantes (Rigot, Artisans, Tattes) avec des toiles de tentes moustiquaires de l’armée américaine. Destinés à être brodés par les résidents, ces objets sont surtout l’occasion qu’ils se réunissent autour d’un projet commun intitulé « Nomadic Art Net ».
Cette œuvre collective a littéralement parcouru le monde avec sa propriétaire ! Fatiha, qui se définit elle-même comme une artiste nomade, l’a emmenée en Thaïlande, au Panama, aux Etats-Unis, en Italie et en France… Elle a même déjà été exposée à divers endroits.
A Genève, c’est sa fille, Nahla, qui étudie actuellement à l’Institut de hautes études internationales et du développement qui a fait le lien avec notre institution.
« Nomadic Art Net » aux Artisans
Au centre d’hébergement collectif des Artisans, en ce mardi après-midi, les toiles et une multitude de tambours à broder sont sur la table, les aiguilles et les fils de toutes les couleurs sont prêts à être utilisés. Fatiha, accompagnée ce jour-là par sa fille et son mari, a tout prévu et accueille avec douceur les résidents intrigués par cette installation.
« Il y a toujours une partie sociale dans mes projets artistiques, explique l’artiste. En l’occurrence, je souhaite faire se rencontrer des gens qui ne se croiseraient jamais sinon. Au Panama, ce sont des enfants des rues et ceux d’une école privée prestigieuse qui ont ainsi été réunis. »
« C’est une belle occasion de rassembler Syriens, Afghans et turcophones autour d’une table », confirme Candice, assistante sociale en intervention collective du lieu. La langue n’a en effet plus d’importance, chacun se met petit à petit au travail, discute à sa façon ou montre avec fierté ses habilités couturières. Les enfants sont eux aussi curieux et participent avec attention à cette résidence artistique un peu particulière.
Fatiha devrait ensuite se rendre à Singapour avec ses toiles afin de continuer à les faire vivre. « J’ai tout de même laissé un exemplaire à ma fille, Nahla. Elle connaît très bien ces ateliers et pourra revenir si besoin dans d’autres centres de l’Hospice général. » Une affaire à suivre!
Davantage d'informations à propos de Fatiha sur son site web