Les collaboratrices et collaborateurs de la comptabilité invitent des centres d'action sociale (CAS) et leurs bénéficiaires à participer à des randonnées-grillades. Une belle initiative pour mieux se connaître !
L’hiver dernier, inspiré par notre stratégie institutionnelle, le service de la comptabilité s’est réuni pour imaginer un projet qui s’intègre dans celle-ci.
Très vite, un consensus s’est dessiné autour de l’axe « Construire avec nos collaboratrices et collaborateurs ». Le service souhaitait en effet rencontrer les personnes avec lequelles il collabore quotidiennement par e-mail ou par téléphone.
Quant au projet, il y avait une envie que nous raconte Sandrine Alexandre, cheffe de la comptabilité : « Nous voulions faire un truc sympa et surtout être là où on ne nous attendait pas ! »
Après quelques discussions, il a donc été décidé d’organiser des randonnées avec des CAS. Et puis, explique Sandrine : « pourquoi s’arrêter là ? Nous avons convenu d’inviter aussi des bénéficiaires, celles et ceux pour qui nous travaillons in fine ».
Adil, Jorge et Bruno ont pris les rênes du projet. Ils ont contacté les CAS de Meyrin, Vernier et des Grottes pour leur demander s’ils voulaient participer à cette marche. Tous ont accepté sans hésiter. « Nous voulions de grands CAS ou des lieux centraux » explique Sandrine qui ajoute : « je ne pouvais pas imaginer ce projet sans Nadia, du CAS de Meyrin, avec laquelle j’ai toujours eu une excellente relation. Je l’ai contactée avant même qu’elle débute son nouveau poste de responsable d’unité là-bas. »
Adil s’est alors rendu dans les CAS pour présenter le projet. Il raconte en souriant : « personne ne me reconnaissait, on me disait de prendre un ticket et d’attendre à la réception. Pourtant, j’en connaissais beaucoup avec qui j’avais parlé ou échangé par e-mail mais je ne les avais jamais rencontrés en vrai ! »
La première marche a eu lieu le 20 juin dernier le long du Rhône. Une quinzaine de collaborateur-trices de la comptabilité, autant du CAS de Meyrin ainsi qu’une vingtaine de bénéficiaires y ont participé. Un joli moment apprécié de toutes et tous, en particulier des bénéficiaires. L’un d’eux racontait au fil du Rhône : « Quand on est à l’aide sociale, on n’a plus rien, plus personne. Qu’est-ce que ça fait du bien d’être ici avec vous ! »
Rendez-vous est pris pour les prochaines sorties : le 31 août avec le CAS de Vernier et le 5 septembre avec le CAS des Grottes.
Les organisateurs avec un bénéficiaire
Entretien avec Nadia Kleber, responsable du CAS de Meyrin
Pourquoi avoir participé à ce projet ?
Pour plusieurs raisons. Je suis nouvelle responsable d’unité au CAS de Meyrin et le centre a rencontré de nombreux changements ces derniers mois, dont mon arrivée. Or il y a un esprit d’équipe à construire entre les nouveaux et les plus anciens. Cette sortie offrait une opportunité de mieux nous connaître dans un contexte différent.
Et puis, cette initiative de la comptabilité s’inscrit parfaitement dans la nouvelle Loi sur l’aide sociale et la lutte contre la précarité (LASLP). Parmi les bénéficiaires à qui nous avons proposé cette activité, une vingtaine sont venu-es. Nous devons changer de paradigme, sortir de nos bureaux, alléger l’administratif et faire plus de travail social. Pour cela, quoi de mieux qu’une telle activité où on peut rencontrer nos bénéficiaires, mieux les connaître pour mieux saisir leurs besoins et les soutenir en conséquence ? On n’a pas le droit de rater ce rendez-vous avec la LASLP !
Enfin, je m’entends extrêmement bien avec Sandrine et quand elle m’a parlé de son projet, j’ai tout de suite dit oui. En voyant le résultat, je suis vraiment contente qu’elle me l’ait proposé !
Quels sont tes premiers constats après ce passage de l’Aide aux migrants (AMIG) à l’Action sociale (ASOC)?
A l’AMIG on croise tout le temps nos bénéficiaires, que cela soit dans les centres d’hébergement ou les centres administratifs. A l’ASOC, on les voit peu, donc on les connaît moins bien. Cette sortie m’a permis de découvrir et rencontrer des personnes à l’aide sociale.
Contrairement à l’AMIG où les personnes migrantes développent souvent une grande solidarité entre elles, les personnes soutenues par l’ASOC se retrouvent très souvent seules. J’aimerais pouvoir amener un peu de la solidarité qui existe entre les migrant-es ici.
Sinon, je souhaite développer la collaboration entre ces deux grandes fonctions. Par exemple, nous sommes en train d’imaginer une grande fête de fin d’année avec nos voisin-es du centre d’hébergement de Feuillasse et du plateau d’hébergement des Artisans.