Le mois dernier, une aile de l’hôpital – qui jouxte le centre d’hébergement collectif du Lagnon – a été mise à disposition de notre institution par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Elle peut accueillir jusqu’à 112 personnes. Les deux premiers résidents sont arrivés le 12 avril dernier.
« Cette aile était alors vide puisqu’elle devait être détruite en prévision d’une transformation de l’Hôpital de Loëx » nous explique Corine (assistante sociale en intervention collective) avant de s’exclamer « Tout est à faire ». Un défi qu’elle relève avec bonne humeur et détermination. Il faut évaluer les besoins, accueillir les nouvelles et nouveaux arrivants, équiper les chambres (lits, literie, kits d’hygiène, ustensiles de cuisine, etc.) mais aussi les espaces communs,... Un travail dont s’acquitte l’équipe détachée sur place, dont l’intendant social Sébastien chaussé de bonnes baskets au vu de tous les kilomètres à parcourir en une journée.
« Pour ce qui est de la nourriture, ce sont les cuisines des HUG qui nous fournissent des plats préparés en barquette » déclare Corine. Cela afin d’éviter que les résident·es ne cuisinent dans leur chambre et le temps que les la cuisine commune soit correctement équipée.
En date du jeudi 21 avril, l’Hôpital de Loëx accueillait 16 personnes, 10 adultes (2 hommes et 8 femmes) et 6 enfants. Parmi eux, Victoria et Dima, un couple originaire de Kiev. Respectivement âgés de 49 et 48 ans, ils sont arrivés à Genève le 17 avril dernier comme nous l’explique Victoria dans un anglais impeccable. Rien d’étonnant puisqu'elle enseigne l’anglais à l’université de Kiev (KNU University), la plus grande du pays. Quand nous la croisons, elle pianote sur son ordinateur portable dans l’une des salles communes encore vide ; autour d’elle, les chaises s’empilent les unes sur les autres dans un équilibre précaire. Victoria prépare un cours en ligne pour ses étudiant·es resté·es au pays dispersé·es dans le reste de l’Europe. Quant à Dima, s’il a pu quitter l’Ukraine – cela est normalement interdit aux hommes en âge de se battre – c’est parce qu’il est en situation de handicap.
Désireux de s’intégrer et d’apprendre au plus vite le français, ils souhaitent toutefois rentrer en Ukraine dès que cela sera possible pour reconstruire le pays et retrouver leurs proches restés là-bas.