L’agence trt
Créée il y a un peu plus de 10 ans par l’Hospice général, l’agence de placement trt – travailleur recherche travail – se distingue par son approche atypique du marché de l’emploi. Pascal Ranzoni, collaborateur de trt, parle d’un « retour aux méthodes d’avant Internet : nous mettons le ou la candidat∙e au centre, nous nous basons sur le profil du demandeur ou de la demandeuse d’emploi pour aller vers le marché du travail. » Par ailleurs, l’agence propose des personnes qui sont disponibles immédiatement et les conseillers et conseillères de l’agence développent et entretiennent constamment leurs liens avec les entreprises.
L’autre particularité de trt est d’offrir un suivi très poussé et personnalisé à ses bénéficiaires, dont la très grande majorité est accompagnée par l’Hospice général. Chaque conseiller ou conseillère s’occupe d’une trentaine de dossiers sur 6 mois et voit ses candidat∙es une heure par semaine.
Postuler en temps de confinement
Durant le confinement, le marché de l’emploi a fortement ralenti. Cependant, certains secteurs ont connu une recrudescence, à l’instar de la santé, de la logistique, de la sécurité et de l’agroalimentaire, et ont poursuivi leurs recrutements. « Durant cette période, l’agence a maintenu le contact par téléphone avec les candidat∙es et les entreprises. » souligne Pascal Ranzoni.
Le 27 avril dernier, trt a pu rouvrir ses portes dans le respect strict des mesures de distanciation physique et d’hygiène, en installant notamment des parois en plexiglas, en proposant du gel hydro-alcoolique et des masques à l’entrée.
Grâce à son suivi continu et à la motivation de ses candidat∙es, trt a envoyé 124 dossiers entre la mi-mars et la fin mai. Ces postulations se sont concrétisées par 26 stages et 21 contrats temporaires, CDD et CDI. Alina, Louis et Noah figurent parmi celles et ceux qui ont réussi à trouver un emploi en cette période particulière.
Des efforts payants
Les trois sont jeunes - entre 26 et 31 ans - et ont aussi su saisir leur chance ; Alina et Louis déclarent d’une même voix avoir vu dans cette période une occasion de tirer leur épingle du jeu : « j’ai pensé que c’était l’occasion ou jamais car beaucoup de gens allaient interrompre leurs postulations. » précise Alina. Noah nuance : « Au début, j’ai ralenti le rythme mais j’ai vite changé d’avis. Je me suis dit qu’il fallait que je me bouge, que ce n’était pas avec cette mentalité que j’allais trouver du travail. »
Entre mission temporaire et CDI
Louis et Noah sont tous deux détenteurs d’un CFC d’employé de commerce. Son papier une fois en poche, Louis enchaîne les missions temporaires. Le poste qu’il vient de décrocher est également un CDD. Heureux de retrouver un rythme et un cadre de travail, il a toutefois décidé de se réorienter professionnellement : « en août, je débute un apprentissage d’électricien. Dans mon entourage, j’ai constaté que ceux qui avaient un métier manuel n’étaient que peu touchés par le chômage. »
Le quotidien de Noah est lui aussi fait de stages et de missions temporaires. Depuis le 2 juin, en tant que gestionnaire de flux, il accueille et informe les gens pour le compte d’un service social. A l’issue de sa mission d’un mois, il espère trouver un emploi d’assistant administratif.
Quant à Alina, elle a décroché le Graal : un contrat à durée indéterminée. Elle a commencé à travailler le 15 juin en tant qu’assistante en marketing digital. Titulaire d’un bachelor en management international, elle a alterné entre stage peu rémunéré et stage non rémunéré avant d’arriver à l’aide sociale, n’ayant pas droit au chômage. C’est donc soulagée et très motivée qu’elle vient d'entrer de plain-pied dans la vie professionnelle.