Retour 31 janv. 2023

Le CausE et notre institution, main dans la main pour loger des bénéficiaires de l’aide sociale

Depuis le 1er novembre 2021, le CausE – Collectif d’Associations pour l’Urgence Sociale – héberge à Chêne-Bourg près d’une quinzaine de bénéficiaires accompagné-es par notre service d’Action sociale (ASOC). L’immeuble, récemment construit avec le soutien de la Fondation Nicolas Bogueret (la branche immobilière du CSP), compte une soixantaine de logements dont quatre sont des appartements communautaires réservés aux usagères et usagers de l’ASOC. Chacun de ces quatre appartements comprend 5 pièces et peut accueillir 3 personnes seules ou une famille de 5 à 6 personnes, en fonction de l’âge des enfants.

Interview croisée de quelques parties prenantes : Laure Michaud – assistante sociale au sein de notre institution, Aude Bumbacher – directrice du CausE, Patricia Lopes – éducatrice sociale au CausE et Adamadjam, bénéficiaire.

 

Laure Michaud dans les locaux de l'Hospice général
Laure dans les locaux de l'Hospice général



Quels sont la mission et le champ d'action du CausE ?
Aude : notre mission se décline en trois paliers :
•    La mise à l’abri immédiate des personnes, quel que soit leur statut (cela inclut les sans-papiers).
•    L’hébergement d’urgence (24h/24) que nous avons mis en place pendant le Covid. Il dure de 1 à 3 mois et est couplé à un accompagnement social sur place.
•    Les appartements-relais – et c’est dans ce cadre que nous collaborons avec l’Hospice général – dans l’optique de stabiliser la situation des bénéficiaires et de favoriser et développer leur retour à l’autonomie. Sur place, notre collectif propose aussi un encadrement social.

Comment est née l’idée de la collaboration entre l’Hospice général et le CausE ?
Laure
: C’est le CausE qui nous a contactés à l’été 2021 pour nous parler de ces quatre appartements-relais. C’est une collaboration précieuse car nous sommes toujours à la recherche de structures adaptées pour héberger les bénéficiaires. Le fait de pouvoir faire appel au réseau nous permet de disposer d’une palette de possibilités plus variée.

Qui a choisi les résident-es de ces quatre appartements ?
Laure
: Avec mon collègue de service Eric Perrot, nous nous sommes attelés à la tâche, qui était conséquente. Il s’agissait d’identifier les situations susceptibles de correspondre aux critères d’admission (des femmes et des hommes, avec ou sans enfants, autonomes et souhaitant s’engager dans un projet de (ré)-insertion sociale et professionnelle, et vivant actuellement dans un habitat précaire et non pérenne). Nous avons ensuite établi une liste de bénéficiaires que nous avons soumise au CausE. C’est lui qui s’est chargé de les contacter, de les rencontrer et qui a fait le choix des résident-es.
 

Aude et Patricia dans les bureaux du CausE à Chêne-Bourg
Aude et Patricia dans les bureaux du CausE à Chêne-Bourg


De quel type d’hébergement s’agit-il ?
Aude
: Avec ces appartements-relais, nous proposons un hébergement à moyen terme ; la durée du séjour est prévue pour une période de 12 mois, qui peut être reconduite pour 12 mois supplémentaires, soit 24 mois au maximum. 
Patricia : Jusqu’à présent, la durée moyenne est de 18 mois. Cela a permis aux 14 bénéficiaires que nous accompagnons de souffler : ils ont un toit au-dessus de la tête et peuvent se remettre en mouvement, se remotiver.

Quel est le fonctionnement ? Qui fait quoi ?
Patricia : Je partage avec ma collègue Mélanie Chabert un bureau au rez-de-chaussée de l’immeuble. En tant qu’éducatrices sociales, nous assurons l’accompagnement des résident-es, tant de manière individuelle que collective, mais aussi la gestion des logements communautaires. Nous sommes présentes à tour de rôle tous les jours de la semaine pour effectuer un travail de proximité.
Nous avons plusieurs objectifs : lutter contre l’isolement ; que les gens puissent se reposer, puis reprendre confiance et se remotiver afin de se réinsérer socialement et professionnellement. Ultimement, qu’ils aient envie de trouver un autre logement parce qu’ils ont développé les ressources psychologiques et financières pour passer à une autre étape de leur vie.

14 bénéficiaires de l’ASOC résident dans ces appartements. Quels sont leurs profils ?
Patricia : Les quatre appartements-relais accueillent respectivement une famille de 5 personnes et 3 colocations de 3 personnes chacune. Les colocations ne sont pas mixtes. Ainsi Adamadjam partage son appartement avec deux autres femmes.
 

Adamadjam dans sa chambre
Adamadjam dans sa chambre


Témoignage d’Adamadjam, bénéficiaire

Adamadjam, depuis quand êtes-vous logée ici ?
Depuis un peu plus d’une année.

Quel est votre parcours ? Quelle était votre problématique de logement ?
J’ai dû quitter l’appartement que je partageais avec ma mère et ma sœur en raison de conflits familiaux. C’est mon assistante sociale à Point jeunes qui m’a parlé des appartements-relais mis à disposition par le CausE.

En quoi vivre ici vous a-t-il aidée ?
Je vis en colocation avec deux autres jeunes femmes, qui sont devenues des amies. Ne plus vivre avec ma mère m’a aussi permis d’apaiser mes relations avec elle et d’avoir plus de liberté. Et, quand j’ai une question, par exemple administrative, je descends voir Patricia.

Quels sont vos souhaits pour l’avenir ?
J’aimerais trouver un apprentissage dans le commerce de détail, puis faire une AFP (attestation de formation professionnelle) et enfin un CFC (certificat fédéral de capacité).
 

Aude et Patricia dans les locaux